Dans un lieu privilégié – une vaste propriété récemment acquise par la commune de Flémalle, née de la fusion huit artistes de la nouvelle entité présentent leurs œuvres. Déjà la beauté du domaine, ces admirables sculptures naturelles que sont ces arbres centenaires et sur tout cela un soleil tardif mais généreux prédisposant bien à la visite.

Nous connaissons déjà les exposants, tous artistes confirmés mais les voir dans cet espace-là (qui sera peut-être aménagé en centre culturel permanent) découpé aux mesures de la vie permet un autre regard.

La monumentalité d’un Plomteux, adepte de très longue date de l’abstraction géométrique et lyrique ample et colorée., d’une Maryse Zaros dont les sculptures à partir de matériaux textiles (chanvre, laine, sisal, coton) occupent aussi bien le mur que les espaces intérieurs où elle est parfois un peu à l’étroit, d’un Collignon dessinateur et coloriste revenu à une certaine narration caustique font bon voisinage avec l’intimisme d’Edouard Masson (1881-1950), de Jo Rome qui raconte à partir d’anecdotes rassemblées la vie quotidienne avec un goût très tendre pour le monde secret, observateur de l’enfance. Deux artistes permettent une approche du domaine sans limites des phantasmes : Arthur Marie Rener dans des paysages parfois flottants, installe des femmes scalpées, mutilées, mannequins dans un univers fantastique. JeanPierre Guerrier, lui, dresse des chapiteaux, des cirques, des carrousels sur de places que traversent de curieux petits personnages colorés qui semblent faire la fête mais en silence. J’ai appris à Ramet que Robert Crommelynck était originaire de Flémalle. De lui, un somptueux « Coupe-feu en Fagne », un « Fagne enflammée » brossée dans une matière épaisse comme de la terre.

Il s’agit d’un très bon ensemble qui mérite une visite. Elle sera accompagnée d’un petit catalogue explicatif bien fait et offert.