Intégration de l’art dans la ville, la fresque de Jo Rome, 1978
L’intégration de l’art dans la ville — La fresque de Jo Rome
La fresque exposée au Centre sportif d’Outremeuse
Centre sportif d’Outremeuse
Fresque de Jo Rome La place qui accompagne cet été (déjà) pourri n’a pas nui à la grande fête
mi-officielle mi-populaire qui se devait, dans cette truculente république, de présider à l’inauguration du Centre sportif d’Outremeuse.
Le Collège échevinal – dont l’échevin Pirotte, promoteur du Centre entourait le bourgmestre, mais il y avait aussi des sociétés folkloriques, des majorettes, des petits Tchantchès, des petites Nanesse, une fanfare et des échoppes où la bière coulait… C’était une fête très réussie.
D’autres détailleront avec compétence le Centre dû à l’architecte Jean-Marie Fauconnier : une très belle piscine en deux bassins, de confortables installations annexes, une salle omnisports, un très accueillant atelier créatif, une vaste cafétéria. Parce que c’est un exemple (rare) d’intégration réussie d’une œuvre plastique à un ensemble architectural, nous vous invitons à ne pas manquer la fresque de Jo Rome.
Née de la connivence profonde d’un architecte et d’un « plasticien » qui connaît bien la technique du mur, la fresque est une œuvre parfaitement en place, située sur un mur de 28 mètres carrés, de forme concave, visible de plusieurs niveaux. Vu de l’extérieur, ce mur définit une demi-tour en béton brut de décoffrage, appendice sculptural d’une construction aux lignes simples à laquelle on accède par un charmant piétonnier où feront fortune quelques estaminets. Jo Rome, professeur à l’Académie des Beaux-Arts, a voulu dans son «mur» signifier la rue: il juxtapose avec naturel du béton blanc en relief, de l’aluminium noir anodisé, des collages qui sont comme des panneaux d’affichage. Noir et blanc cassé, mais pas triste d’autant que la forme du mur enveloppe, accompagne le visiteur qui se rend à la cafétéria. L’association momentanée JeanMarie Fauconnier – Jo Rome est un exemple abouti et trop rare de ce que peuvent ensemble deux artistes. On souhaite pour nos bâtiments publics que ces collaborations se multiplient.
Jacques PARISSE