Critique d’art, les sculptures à la Galerie Racines à Bruxelles en 1966
Jo Rome
Les tableaux et les sculptures de Jo Rome méritaient mieux que ce « chantier » trop éloigné du centre de la ville, trop peu visité. C’est la première exposition personnelle à Liège d’un jeune artiste, qui ne cesse de chercher et de progresser avec une discrétion peu courante. Jo Rome a d’abord étudié la peinture à l’académie des Beaux-Arts. Puis il découvrit le polyester et aborda alors la sculpture, y cherchant des formes nouvelles adaptées à ce matériau insolite. Dans cette recherche, Rome fut en quelque sorte un pionnier. Beaucoup d’autres l’ont suivi. Puis, sans pour autant abandonner le polyester il renoua avec la peinture. Sculptures et tableaux sont montrés dans cette exposition. On remarquera d’emblée l’unité que l’artiste a su donner à ces deux formes d’expression plastique. Abstraits à ceux qui regarderaient vite ou mal, ces tableaux, ces sculptures, ont pour thème unique, l’homme, mais celui-ci, symboliquement peut-être, s’intègrent, se fond au décor de son existence quotidienne. Expressionniste, cet art l’est dans sa volonté de déformer l’être, de le montrer menacé, à la fois témoin et victime du siècle. La voiture, la solitude, l’oppression.